Philippe Kaeppelin

Philippe Kaeppelin, autoportrait

Philippe Kaeppelin naît au Puy-en-Velay en 1918. Il est le cadet de deux frères et d’une sœur. Par son grand-père paternel, il est Alsacien, et par le reste de sa parenté, Vellave et Lozérien. Sa famille, venant d’Alsace, s’était installée au Puy après la guerre de 1870. Son père était médecin. Il raconte : « On se passionnait pour les œuvres d’art dans ma famille et, par ailleurs, tous ceux qui ont vécu leur jeunesse au Puy savent à quel point cette ville imprègne par son double mystère, religieux et historique. »

 

Ses débuts d’artiste – L’Art sacré

GP Atelier mains-recadréeIl fait au Puy ses premières études classiques, avant d’entrer à l’École nationale des beaux-arts à Paris. Mais ses études artistiques seront interrompues au bout d’un an par la guerre et la mobilisation. En 1941, étant démobilisé et revenu au Puy, Philippe est engagé par Henri Charlier qui exécutait des chapiteaux à l’église de la Bourboule. Charlier l’initie à la taille directe de la pierre et à la manière de transformer les matières les plus rebelles. Par Charlier, mais aussi par l’intermédiaire d’une famille du Puy, les Versepuy, artistes également, Philippe Kaeppelin fait la connaissance d’Henri Pourrat dont il partagera l’amitié profonde.

Il se marie au Puy en avril 1946 avec Marie-José Boudignon. Ils auront deux enfants, Marie-Madeleine et Dominique, artistes tous les deux. En 1956, les Kaeppelin acquièrent une maison à Vanves où Philippe installe un grand atelier. Ils y recevront régulièrement leurs amis parmi lesquels Alexandre Vialatte et sa famille. Mais Philippe et Marie-José reviennent fréquemment au Puy-en-Velay. Ils partagent leur vie à part égale entre Vanves et Le Puy où ils ont sauvé d’une ruine quasi certaine, un très bel hôtel particulier du 18ème siècle.

Portrait avec christTrès tôt, Philippe se consacre à l’Art sacré. Il taille, il sculpte, en pierre, en métal, en plomb doré, en laiton oxydé, en étain et or, en marbre. Il réalise de nombreux autels, des Christ, des tabernacles, des croix. Ses débuts ont coïncidé avec la reconstruction de l’après-guerre où de nombreuses églises furent réédifiées, et réaménagées.

Philippe, bien que débutant, y trouva l’occasion d’exercer son art. Pendant plus de 60 ans, il œuvra sur des échafaudages, à travers toute la France, et même à l’étranger (Jérusalem). Il avait un souci extrême de l’environnement architectural: il construisait des maquettes et proportionnait ses sculptures aux volumes  du bâtiment destiné à les recevoir, adaptant son art à la fonction de l’œuvre , ici au culte et à la prière.

 

Bâtiments publics, monuments et gravure

Gravure GP illutrationPhilippe Kaeppelin a également travaillé pour des bâtiments publics et des monuments, parmi lesquels on retiendra tout particulièrement ceux consacrés au maréchal de Lattre à qui le liait une très grande amitié depuis leur rencontre à Opme en 1941.

Puis il s’intéressa un temps à la gravure sur bois, ce qui l’amena naturellement à l’illustration du livre. Six ouvrages d’Henri Pourrat furent illustrés par lui. Chacun d’eux fut l’objet d’une correspondance suivie qui témoigne de l’accord recherché entre auteur et illustrateur. Il illustra aussi une dizaine d’autres ouvrages, de Jules Vallès à Courteline, du Roman de Renard à la Chanson de Roland. Ses dons lui ont valu en 1979 le Prix Mège, la plus haute distinction de l’Académie des Sciences, Belles Lettres et Arts de Clermont-Ferrand.

 

Le Bestiaire

Taureau à vapeurSes aquarelles et ses collages, moins connus, constituent pourtant une partie essentielle de l’œuvre de Philippe Kaeppelin. Sur plus de cent tableaux, avec ses pinceaux, ses crayons mais aussi avec des papiers, d’or et d’argent, ramassés ça et là, il créait des animaux étranges et féeriques, à la fois sombres et resplendissants, à l’image des deux « facettes » de sa personnalité. […]. Il en fit un bestiaire  composés de collages et de sculptures en bronze ou en laiton.

Avec Alexandre Vialatte, ils donnaient des noms imaginaires et farfelus à ces volatiles de métal (le « Taureau à vapeur », le « Hareng buffle », « le Maire de Pologne »…), et leur attribuaient une légende cocasse. Deux livres ont été publiés en 1971 et 1983, et de nombreuses expositions ont été consacrées à cette facette insolite de son art. En savoir plus sur le Bestiaire de Philippe Kaeppelin

 

Le bestiaire de Philippe Kaeppelin vu par Alexandre Vialatte

Termite rose des archives

« Kaeppelin est sculpteur jusqu’à l’os. Il n’imagine que par volumes. Il ne voit jamais qu’avec ses doigts. Il refait la réalité… La réalité frappe son regard, puis sort de ses doigts, réinventée comme une plaisanterie monstrueuse. Ironique, caricaturale, bougonne, cocasse et tourmentée. C’est pourtant elle, à n’en pas douter. Poétique, lyrique, compliquée : simplifiée en même temps. Synthétique et charmante. Elle tient du cauchemar, de Daumier, de l’humour noir, et du rire d’enfant. »

 

Philippe Kaeppelin s’est éteint au cours de l’été 2011 au Puy en Velay.

 

D’après Jérôme Trollet, président de l’Association des Amis de Philippe Kaeppelin, auteur d’un catalogue des oeuvres profanes de Philippe Kaeppelin

 

Bibliographie

Une réponse sur “Philippe Kaeppelin”

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *